RESICOM 2 : Quand l’écoute des communautés devient un levier de résilience durable
Au cœur du Delta du Saloum, là où la mangrove protège les rivages et nourrit les communautés, chaque décision de développement doit commencer par une écoute attentive. C’est cette conviction qui guide l’action d’ENDA ENERGIE à travers le projet RESICOM, un programme conçu pour renforcer à la fois la résilience des écosystèmes et celle des femmes et des hommes qui en dépendent. Dans ce contexte de vulnérabilité des écosystèmes de mangrove et des communautés riveraines, ENDA ENERGIE met en œuvre depuis quelques années un Programme de Renforcement de la Résilience des Écosystèmes et des Communautés dans les Aires Marines Protégées (RESICOM), avec pour objectif de concilier préservation de la biodiversité et amélioration durable des moyens de subsistance.
Après deux phases de mise en œuvre, le projet s’inscrit dans une nouvelle dynamique axée sur l’évaluation participative, l’écoute des bénéficiaires et l’adaptation des interventions afin de renforcer leur pertinence, leur efficacité et leur durabilité. La deuxième phase du projet a été marquée par des avancées majeures pour la préservation des écosystèmes et le renforcement des moyens de subsistance locaux. Sur le plan de la restauration écologique, un effort de reboisement d'envergure a permis de restaurer 28,85 ha de mangrove (Rhizophora sp.) au sein des Aires Marines Protégées (AMP) de Bamboung, Gandoul et Sangomar. En parallèle, pour agir sur les enjeux liés à l’énergie et au climat, 2 130 foyers améliorés ont été diffusés auprès des Groupements de Promotion Féminine (GPF) des villages polarisés, soutenus par l'octroi de 20 kits de démarrage et la réalisation de 20 démonstrations culinaires visant à réduire la pression sur le bois de chauffe.
Le dynamisme de l'économie locale et de la filière halieutique a également été une priorité, avec la modernisation des équipements à Bani, incluant un parc ostréicole et une pirogue motorisée, ainsi qu'à Missira par l'installation de 4 fours de fumage améliorés et de matériel de transformation. Ces investissements matériels ont été consolidés par un programme de renforcement de capacités, offrant aux GPF des formations techniques pointues en ostréiculture et en entrepreneuriat pour la gestion de leurs plans d'affaires. Enfin, l'éducation environnementale a mobilisé la jeunesse à travers deux journées de sensibilisation dans les lycées, où 151 élèves ont été primés pour leur engagement envers la préservation de la mangrove, complétées par une journée pédagogique à la RNCP de Palmarin dédiée à la lutte contre la pollution plastique.
Cette dynamique positive a été saluée lors d'une rencontre avec le Préfet de Foundiougne, dont les précieuses orientations contribuent désormais à la réussite du projet. Il a notamment appelé à une plus grande synergie avec les autres organisations de la société civile intervenant dans la zone afin d'amplifier l'impact des actions sur le terrain. Dans la préparation de cette nouvelle phase qui fait l’objet de rencontres institutionnelles et communautaires, le projet RESICOM veut renforcer la résilience des écosystèmes de mangrove et des communautés locales à travers la restauration écologique, la conservation de la biodiversité et la promotion d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) vertes.
Dans les îles du Saloum, les légumes sont parfois rares parce que la salinité des sols rend le maraîchage traditionnel difficile, voire impossible. Cette réalité, exprimée directement par les communautés lors des rencontres de terrain, illustre l’un des principes fondamentaux de RESICOM : les réponses doivent partir des contraintes locales. C’est dans cet esprit qu’ENDA ENERGIE, en collaboration étroite avec l’AMP de Gandoul, a organisé des concertations institutionnelles et communautaires afin d’identifier les sites les plus adaptés à l’implantation d’un périmètre maraîcher intégré à l’aviculture. Cofinancée par Mitsubishi Corporation Foundation For EMEA et le Ministère des Affaires Etrangère de la République d’Irlande à travers l’Ambassade d’Irlande dans le cadre de la phase 3 du projet, ce processus a permis de croiser savoirs locaux et analyses techniques, dans une logique de co-construction.
Les discussions ont révélé la richesse des potentialités locales : pêche, élevage, agriculture, apiculture et transformation des produits du terroir. Dans les échanges, la voix des femmes se fait particulièrement entendre sur les besoins de renforcement en transformation des produits et en éducation financière pour surmonter les défis de mobilité et de manque d'équipements.
Dans la commune de Djirnda, l’accueil réservé à ENDA ENERGIE témoigne d’une collaboration de longue date fondée sur la confiance. Avant toute implantation d’activité, il est important de prendre les dispositions nécessaires sur les aspects fonciers, les autorisations et l’articulation avec les politiques locales. Le Maire de Djirnda, Badara DIOM, s’est engagé à accompagner le projet afin d’en garantir la faisabilité et la pérennité. Les acteurs locaux ont rappelé les actions structurantes déjà menées, comme le reboisement de la mangrove, l’installation de récifs artificiels et l’appui à l’apiculture, qui ont renforcé la crédibilité de l’organisation. En travaillant étroitement avec les AMP, ENDA ENERGIE inscrit ses actions dans une logique de continuité pour que les initiatives se renforcent après la fin du projet.